Présentation
Installé sur un éperon rocheux bordé à l'Est par la Bouzanne, le château de Cluis-dessous présentait une position stratégique. Mentionné pour la première fois par le chroniqueur Aimoin ("un seigneur su château de Cluis qui s'illustra en 1001"), il ne semblait être alors qu'un simple donjon. Néanmoins, nous observons de nos jours trois ensembles d’époques différentes.
Datés autour du XIIe siècle, le donjon, premier élément fortifié du site, semble être la partie la plus ancienne conservée, avec la chapelle castrale. Construit en calcaire et en grès dans une forme ovale, il possédait un escalier à vis et des latrines à chaque étage et s’appuyait sur une grosse motte en périphérie du reste des fortifications.
La courtine est un peu plus récente (XII-XIIIe siècle). Elle est typique de l’architecture Plantagenêt avec 6 (sur 8 à l'origine) ses tours de flanquement semi-circulaires. Le châtelet d’entrée avec ses archères à étrier, permettant les tirs croisés, date du XIIIe siècle. Ces deux parties devaient être l’œuvre des Déols.
Partie la plus récente (XIV-XVe siècle), le logis n’est conservé qu’en partie et à souvent été repris. Plus grand et à baies géminés, il remontait vers le vieux donjon.
Guerre de Cent Ans
En 1152, après le divorce entre Louis VII et Aliénor d’Aquitaine, Ebbes de Déols, seigneur de Cluis-Dessous, choisit de garder le camp de sa suzeraine. Le roi de France prend la décision de ravager les terres des Déols, il brûle La Châtre, Châteaumeillant, et la plus grande partie du château de Déols.
Pendant ce temps, Ebbes est renfermé dans la forteresse de Cluis-Dessous. Son vassal, Garnier de Cluis, choisit de suivre le roi avec sa seigneurie de Cluis-Dessus. Ebbes de Déols prend d’assaut le village et brûle tout sauf le château.
La famille de Chauvigny semble très attachée à cette forteresse avec des travaux importants autour du logis où Guy II vient terminer sa vie et y réside en permanence. Ce grand seigneur, ami de Jean de Berry, a combattu aux côtés de Du Guesclin.